Liquidation de l'entreprise Vendée Maille


Revue de Presse

Pays de la Loire
Un bas de laine aurait-il sauvé Vendée Maille ?


A Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Vendée Maille fabriquait des chaussettes. L'entreprise, viable estime son dirigeant, a été liquidée la semaine dernière. Elle vend son stock en direct.
Depuis 1949, on fabriquait de la chaussette de qualité à la Bonneterie de Vendée, à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. En 2004, trois cadres mettent leurs économies pour sauver l'entreprise en difficulté. Devenue Vendée Maille, elle emploie alors 49 personnes.
Le chiffre d'affaires en progression constante n'a pourtant pas permis de constituer une trésorerie suffisante pour supporter l'actuelle crise de consommation. Liquidée, l'entreprise est quand même autorisée à vendre son stock en direct.
Hier, à côté des machines définitivement à l'arrêt dans l'usine muette, la clientèle afflue pour le premier jour de vente. « Par solidarité d'abord, on venait déjà au magasin d'usine », témoignent la plupart des acheteurs.
Le prix pour la qualité
Pour Bernard Michotey, responsable de Vendée Maille, « cela montre qu'un consommateur accepte de mettre le prix pour un produit de qualité, alors que la grande distribution (pour qui produisait aussi Vendée Maille) n'a qu'un objectif : tirer les prix vers le bas et faire de la finance ! »
Pas d'animosité dans ses propos, mais il rappelle quand même qu'on lui a parfois « demandé de faire de la moindre qualité », ou encore « de ne plus mentionner l'origine de fabrication française pour ne pas nuire aux produits importés... »
Le dirigeant est dans la confection de création depuis 30 ans, et il aime ça. Il montre une trentaine de lettres reçues de clients compatissants, avec sincérité. « Certains de ces courriers nous tirent des larmes. Mais ces mêmes acheteurs pour la grande distribution nous refusaient, sur un produit d'1,80 ?, une augmentation de 2 centimes avec laquelle nous serions encore vivants aujourd'hui... »
Et qu'on ne dise pas à Bernard Michotey que la main-d'oeuvre est trop chère ici : « C'est ailleurs qu'elle n'est pas assez chère. En France, 80 % du personnel actif est de main-d'oeuvre. Si elle est trop chère, que vont devenir ces gens et leurs compétences ? C'est une perte de créativité... »
Le dirigeant tire une autre sonnette d'alarme. « On avait les moyens de travailler, mais il fallait licencier. Or, le licenciement engendre une dette. La faire prendre en charge par l'État serait une aide plus utile que de financer des liquidations. Car la vraie richesse, c'est de donner du travail aux gens. »
Alors qu'avec ses deux associées, il se démène encore pour « sortir de cette situation le plus proprement possible », on le devine meurtri par d'autres informations. « La plupart des dirigeants d'entreprises sont comme nous. Ils se battent et n'ont pas de parachute doré quand ils s'en vont. Avec la somme avancée pour Valéo, on faisait tourner Vendée Maille et ses 50 emplois pendant 20 ans... »
Dirigeants et salariés souhaitent que leur exemple nourrisse une réflexion. Pour que leur entreprise, bien que viable, ne soit pas morte pour rien.
Jean-François MARIVAL.





Revue de Presse - Jeudi 26 mars 2009
Article paru sur le site Ouest France





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