Montpellier : les commerçants du centre-ville en colère


Revue de Presse


Village des marques
La colère des commerçants du centre-ville

ECONOMIE

Marques Avenue, prévu pour mars 2012, crée la polémique « Le village des marques, ce que j'en pense ? Ça va tuer le centre-ville ! Tous les commerces fermeront les uns après les autres et nos fonds de commerce ne vaudront plus rien. » Les propos d'Odette Daudé, de la lingerie éponyme du centre-ville, peuvent paraître excessifs. Pour autant ils illustrent ce que pensent la majorité des commerçants du coeur de ville après l'annonce de l'implantation d'un village des marques, à Odysseum II, dès 2012. Les commerçants sont indignés par ce concept qui prévoit de vendre de 30 à 70 % moins cher des marques un an après leur sortie. En ville, cela enflamme les esprits : « Ce n'est pas une bonne nouvelle, c'est évidemment néfaste pour le centre », se contente d'évoquer Henri
Escassut, le directeur de la boutique emblématique installée à Montpellier depuis 1896. Selon Christine Munoz, la patronne de la boutique de jeans Pipito, au pied de l'Observatoire, le village des marques va tuer « non seulement le centre mais tous les commerces à 130 km à la ronde. Ce concept est dangereux et va faire d'énormes dégâts ». « Il suffit de voir comment le village des marques a tué le centre de Troyes et de Romans, s'insurge Odette Daudé. On nous assure que cela va créer 360 emplois mais ce sont 4 000 emplois en CDD qui sont menacés dans le centre. Et autant de drames familiaux. » La présidente de l'association Écusson Plus, la pharmacienne Nadine Fraysse, ne comprend pas un tel empressement : « Il fallait attendre un premier bilan d'Odysseum I avant d'annoncer ce projet. Passer en force est stupide. Le petit commerce est déjà en difficulté avant même l'ouverture en septembre des boutiques d'Odysseum. » Au Polygone, les commerçants semblent un peu moins concernés même si la plupart restent opposés : « C'est une aberration et une affaire politique », considère le responsable du magasin C & A. Le raisonnement est plus tempéré du côté du magasin de meubles Habitat : « Nous avons connu la concurrence d'Ikéa et cela nous a obligés à nous adapter, estime l'un des responsables, Cherif Boudjema. Je fais partie de ceux qui pense que la concurrence est saine. » Mais cet optimisme reste marginal dans la tempête si ce n'est que la plupart des commerçants du Polygone se sentent mieux armés pour affronter la concurrence de Marques Avenue.
Le même état d'esprit règne au sujet de la proposition de faire du centre-ville le lieu du haut de gamme : « Je fais du très haut de gamme. Mais si on propose une gamme à - 50 % que chez moi et qu'en plus il faut payer le parking pour venir me voir, je peux d'ores et déjà mettre la clé sous la porte », rapporte Odette Daudé. Nadine Fraysse poursuit dans la même logique : « On n'est ni Paris ni Lyon. Tirer le commerce de proximité vers la qualité oui, mais il n'y a pas assez de potentiel. A Montpellier, les revenus sont trop bas et le taux de chômage trop élevé. » Les institutionnels se sont rangés derrière le voeu du maire de Montpellier de geler le projet en ne signant pas le permis de construire. Jean-Pierre Touchat, président du Syndicat des halles et marchés de l'Hérault, rend hommage à cette « femme honnête, libre et qui, surtout, respecte ses engagements... » Puis attend que ce projet fasse une improbable « unanimité ». Déjà que la colère des commerçants risque ne pas y suffire pour freiner le village des marques. 86 enseignes Le projet de Marques Avenue, porté par Alain Salzman, prévoit d'installer 86 magasins de 48 à 730 m 2 , un parking de 1 130 places. Investissement : 44 M€ pour un CA prévisionnel de 66,2 M€ pour la première année et 360 emplois créés.
Le septième Marques Avenue L'enseigne est déjà implantée à sept endroits. Hormis le premier et historique Marques Avenue, créé à Troyes en 1993 et qui compte 120 boutiques, celui de Montpellier, le septième, serait le plus important avec 86 enseignes. En 1995, Marques Avenue s'est implanté sur l'Île Saint-Denis à Paris, puis en 1999 à Romans, en 2000
à Talange, en 2005 à Cholet et en 2008 au sud de Paris le long de l'A6.
OÙ ? A Lattes, Castries ou Castelnau ?
Avec le refus du maire de Montpellier de signer le permis de construire, le projet de Marques Avenue, cher à Georges Frêche, pourrait rebondir à Lattes, Castries, Le Crès ou Vendargues. Frédéric Lafforgue, conseiller général et adjoint au maire de Castelnau, se verrait bien accueillir le site. Il surenchérit : « En cette période de crise, qui, dans notre région, peut se permettre de jouer la fine bouche quand on parle d'au moins 350 emplois à la clé, sans compter les emplois induits dans le secteur du BTP ? »

Yannick POVILLON LE PROJET




Revue de Presse - Dimanche 5 avril 2009
Article paru sur le site Midi Libre


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